Agir tôt pour l’avenir de nos tout-petits

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Une famille heureuse
Crédit photo : Mylène Lamarre

Quel parent ou grand-parent, n’a pas eu le cœur chamboulé de voir son bout de chou monter dans le gros autobus jaune pour aller à la maternelle?

On se pose mille questions. Va-t-il aimer l’école, se faire des amis, bien s’intégrer à ce nouvel environnement?  Est-ce qu’il est  prêt à faire ce passage important, cette transition entre la maison ou la garderie et le milieu scolaire ?

La réponse est oui, si l’enfant a pu bénéficier d’un milieu de vie favorable à son développement affectif, physique, moteur, social, cognitif et langagier, dès la naissance. En fait, les enfants commencent à apprendre bien avant d’aller à l’école! Toutes les connaissances acquises dans les différentes sphères de développement entre 0 et 5 ans, constitueront un bagage déterminant qui suivra l’enfant tout au long de son parcours scolaire. L’intégration et la réussite scolaire des tout-petits sont  directement liées au contenu de ce bagage. L’expérience positive d’un enfant au niveau du primaire influencera le niveau d’études qu’il aura atteint à l’âge de 22 ans.

Observer un enfant grandir est un phénomène absolument fascinant!  Les recherches effectuées ces 30 dernières années nous apprennent qu’à la naissance, l’enfant dispose d’environ 100 milliards de neurones responsables de transmettre l’information au cerveau.  En revanche, la plupart de ces neurones ne sont pas encore reliés les uns aux autres lorsque l’enfant vient au monde. Chaque nouvelle expérience que les tout-petits font ou répètent inlassablement, permet aux neurones de se relier et de s’organiser en réseaux. Ces réseaux ayant chacun une fonction spécifique dans une région du cerveau, permettront à l’enfant d’atteindre son plein potentiel. Vers l’âge de 1 an, le cerveau de l’enfant aura déjà atteint les 2/3 de la taille d’un cerveau adulte.

C’est pourquoi chaque petit geste compte, un simple « coucou »  permettra à des milliers de neurones de s’activer.

Chaque contact, chaque mouvement et émotion  provoquent une activité chimique et électrique créant près de 700 connections neuronales à la seconde. Entre 2 et 3 ans, le cerveau d’un tout-petit est 2 fois plus actif que celui d’un adulte.

Pas étonnant que nous soyons aussi émerveillés de regarder nos enfants grandir si vite, parfois même abasourdis qu’ils aient tant de questions à poser!

La petite enfance est une période de vie capitale pour l’évolution de l’enfant. L’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM), réalisée en 2012 auprès de 65 000 enfants à travers la province,  démontre clairement que les tout-petits ayant grandi dans un environnement sain, aimant et stimulant, ont plus de chance de réussir leur parcours scolaire. Donc, moins de décrochage scolaire et un  meilleur emploi une fois adulte. Alors voilà, au Québec 1 enfant sur 4 est vulnérable dans au moins un domaine de développement.  Le pourcentage augmente  à 1 enfant sur 3 dans des milieux défavorisés et diminue à 1 enfant sur 5 dans les milieux plus favorisés.

Le milieu de vie est donc déterminant dans le développement des tout-petits. Et c’est là que nous avons tous un rôle à jouer! Car le milieu de vie ne se limite pas à la famille, il comprend l’ensemble de l’environnement dans lequel l’enfant évolue. C’est-à-dire, la communauté avec ses comités familles, la municipalité avec sa politique famille, les garderies ou CPE avec leur programme adapté à la petite enfance, l’école, le CLSC  et autres services communautaires comme Enfants-Fjord.

Faisons une place de choix  aux tout-petits, offrons leur tous une chance égale en soutenant ou en créant des environnements favorables au développement du plein potentiel des adultes de demain.

Références: http://naitreetgrandir.com/fr/http://www.eqdem.stat.gouv.qc.ca/