Le destin de Rémi

2009
Crédit photo : Rocket Lavoie.

Bonjour, je m’appelle Rémi, j’ai 13 ans et j’habite un petit village près de la mer. Je vis paisiblement avec mon père, ma mère et ma petite sœur. Ma maison est située sur un petit boulevard à 800 mètres de l’école secondaire où je vais. J’aime beaucoup aller à l’école et apprendre de nouvelles choses. Là-bas, je suis classé en excellence. Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée il y a 2 ans.

Tout a commencé un vendredi après l’école. Ce jour-là, je débordais d’énergie. J’étais très excité car chaque vendredi, si j’ai eu de bonnes notes durant la semaine, mon père m’amène au magasin pour m’acheter un jouet. Cet après-midi-là, en me rendant au centre d’achat, deux petits objets ont attiré mon attention. Ils étaient tout blancs et sculptés dans le bois. Ils ressemblaient à des dés, mais avec beaucoup plus de faces et dépourvus de chiffres. J’ai comme été attiré par les petits prismes et, je ne sais pas pourquoi, je les ai achetés. À l’époque, je ne me doutais pas que ces objets allaient déclencher mon aventure.

Ce soir-là, en arrivant chez moi, j’ai lancé les petits « dés » sur ma commode et c’est là que ça a commencé. Au moment où les deux prismes ont touché la surface de bois, une lumière éblouissante a éclairé ma chambre.

Tout s’est mis à tourner autour de moi et puis, plus rien, seulement l’obscurité.

« Hé gamin, tu comptes rester là toute la journée? »

En ouvrant les yeux, je me suis rendu compte que je ne me trouvais plus dans ma chambre. J’étais étendu sur le sol sablonneux et une douleur fulgurante me traversait les côtes. Devant moi se tenait un homme costaud. Il avait des yeux bleus et son corps musclé était dissimulé sous une fine cotte de mailles. À sa ceinture pendait un long sabre à double tranchant et le casque sur sa tête lui donnait un air menaçant.

« Bon…Bonjour. Euh…Où suis-je? » ai-je bredouillé, intimidé par sa carrure imposante. Finalement, sous ses grands airs, il était plutôt gentil. Il m’a payé un bon repas et une chambre pour la nuit. « C’est un rêve et je vais me réveiller, c’est un rêve et je vais me RÉVEILLER !!! » J’ai très mal dormi cette nuit-là. Non seulement je me trouvais dans un village inconnu, entouré de gens inconnus, mais aussi car mes parents me manquaient énormément.

Le lendemain matin, quand je me suis réveillé dans la petite bicoque où j’avais passé la nuit, je me suis rendu à l’évidence. Grâce aux deux mystérieuses sculptures de bois, j’avais voyagé dans le temps. Puisque j’étais sous le choc, j’ai décidé de m’informer sur ma situation.

Le royaume d’Écudor était réputé pour sa végétation luxuriante. Le village de Lunaris où j’avais trouvé refuge ainsi que celui d’Irigore faisaient tous deux partie de ce grand royaume. Malheureusement, les deux nations étaient en guerre ce que j’ai pu deviner car dans le village la tension était à son comble. Les habitants d’Irigore étaient décidés à agrandir leur territoire et ceux de Lunaris ne voulaient en aucun cas coopérer. Les soldats Lunariens se préparaient à une guerre imminente. Sur le coup, je me suis dit que ce conflit ne me concernait pas et que je ne pouvais risquer de changer le cours de l’histoire. C’est seulement après une longue réflexion que j’ai décidé que je ferais mon possible pour empêcher ce bain de sang inutile.

Premièrement, je me suis rendu sur le territoire adverse pour essayer de discuter avec Alwin, le chef du village. Je lui ai proposé d’agrandir ses terres plus vers l’est, mais là se tenait un grand gouffre qui empêchait tout accès de l’autre côté. Alors, au lieu de m’aider à trouver une autre solution, il m’a traité de lâche et j’ai dû rentrer bredouille.

Ensuite, j’ai décidé de faire la même chose avec Perceval, le chef du village de Lunaris. Je lui ai expliqué mon avis de ne pas utiliser le langage des armes pour résoudre ce conflit. Même s’il avait l’air plus coopératif qu’Alwin, il m’a clairement fait comprendre que lui et ses hommes participeront à cette guerre. Alors, je me suis dit que je ne tirerais rien de ces guerriers qui préfèrent risquer leur vie que leur honneur.

Toute la nuit, j’ai pensé à un moyen d’éviter cette guerre sanglante et le matin, quand je me suis réveillé, j’avais une idée en tête.

Le village d’Irigore qui était à l’orée de la forêt possédait le meilleur bois pour construire les maisons. En revanche, celui de Lunaris était situé près d’un cours d’eau, ce qui faisait de lui le territoire le plus giboyeux.

J’ai pensé qu’en unissant les deux et en faisant un seul grand territoire, tout le monde serait plus heureux. J’ai parlé de mon idée aux deux chefs et ils ont accepté.

Moi, Rémi, j’avais empêché une catastrophe et sauvé de nombreuses vies. Alors que la paix régnait sur le royaume d’Écudor, je suis rentré chez moi. Comme si j’avais accompli mon destin et terminé mon aventure, les deux dés sont apparus dans ma poche, se sont mis à briller et je suis reparti aussi vite que j’étais arrivé. Vous vous demandez peut-être comment j’ai expliqué une si longue absence à mes parents, mais quand je suis rentré chez moi, j’ai constaté que dans le présent, le temps s’était arrêté! Alors, j’ai pu profiter de la fin de semaine avec ma famille.