La cuisine nourrit aussi notre âme !

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Lors de l’inauguration du barrage électrique de Petit-Saguenay en 1950. Collection Hermé Lavoie

Merci à Cécile Hauchecorne de me donner la chance d’écrire l’éditorial du Trait d’Union, même si quelques heures plus tard je me demande… pourquoi j’ai dit oui !!!

Ma relation avec la cuisine date de mon enfance, ma mère était une cuisinière hors du commun, tout ce qu’elle préparait était un vrai délice, le souvenir des odeurs dans la maison est si présent que dans mon ADN, on y trouve encore des traces !

Je n’ai aucune formation en cuisine, j’ai appris sur le tas, comme diraient nos parents « c’est la meilleure formation » mais pas nécessairement la plus facile, cela demande de nombreux essais-erreurs, beaucoup de patience et de recherches.

Avec cet édito, j’aimerais souligner l’évolution de la cuisine au Bas-Saguenay. Il est certain qu’ici, nous avons grandi avec de la nourriture de base peu variée : nos mères avaient beaucoup d’imagination! Dans les années 70, il y avait peu de restaurants, essentiellement de la restauration rapide mais qui permettait aux gens du village ainsi qu’aux touristes de passage, de se rassasier.

J’ai été témoin de l’offre grandissante, passant du casse-croûte aux tables gastronomiques recommandées par plusieurs guides tels que le Routard, le petit Futé et le guide Michelin. La restauration a évolué, grâce aussi à la multitude de fournisseurs de produits de grande qualité, qui a permis d’offrir des mets aux saveurs territoriales.

Mon premier grand défi culinaire, travailler dans une épicerie dont la mission était de préparer du prêt à manger fait 100% maison, un enjeu au quotidien pour répondre aux demandes des clients, qui souvent nécessitaient des recherches. Il faut dire qu’internet n’existait pas encore, je devais me contenter de mon intuition et souvent je cuisinais dans mes rêves et … le lendemain, j’étais en plein contrôle de la recette.

Après cette expérience très enrichissante, j’ai eu la chance de travailler dans une auberge du village, ce qui m’a permis d’évoluer au niveau de la cuisine et de ma relation avec la clientèle, deux passions tellement complémentaires !

Mon rêve de petite fille a toujours été d’avoir un restaurant, mais avec les années je l’ai enfoui bien au fond de ma mémoire jusqu’au jour où un appel m’offre la possibilité de louer un restaurant ! Mon rêve pouvait se réaliser, alors j’ai foncé !

Pendant 12 ans, j’ai ainsi eu le plaisir de côtoyer des touristes, et surtout de la clientèle d’ici, avec qui j’ai créé des liens précieux. Actuellement, je travaille dans un resto avec des gens formidables qui me permettent de me réaliser.

Ma relation avec la cuisine est toujours aussi présente, j’ai encore de nombreux projets à réaliser et surtout j’aimerais avoir la chance de partager cette passion avec les prochaines générations. Le jour où l’invention d’une pilule nous permettra de ne plus manger, je serai bien malheureuse de prendre ma retraite de la cuisine.