L’eau : parlons-en !

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La chute de Périgny. Crédit photo : Dany Thibeault.

En seulement trois semaines de confinement, de mise sur pause à l’échelle mondiale des activités humaines, la santé de la planète et de la très grande majorité de ses habitants s’est soudainement grandement améliorée ! L’eau de Venise redevenait claire et limpide comme au temps de Casanova, les baleines chantaient comme cela ne leur était pas arrivé depuis si longtemps, les tortues avaient de nouveau toutes les plages du monde pour vivre une éclosion sans pareille ! Trois semaines !

De toute la force de sa résilience infinie la nature retrouvait ses droits !

Un constat beau et triste à la fois mettant en lumière la monstrueuse puissance des impacts que nos modes de vie ont sur les autres êtres vivants de la Terre.

Une soif de profits

En mars 2022, le gouvernement du Québec autorise une compagnie australienne à déverser du côté de Fermont ses déchets miniers dans 8 lacs, détruisant ainsi 159 hectares de lacs et de cours d’eau, les bateaux usines des pêcheries industrielles épuisent le fond des océans sans remords, même si l’on sait que les écosystèmes marins fournissent 80 % de l’oxygène que nous respirons, régulent le climat bien plus que toutes les forêts du monde.

Qu’est-il arrivé à l’humanité pour qu’elle se déconnecte tant de ce qui lui permet de rester en vie ?

Avec ce dossier sur l’eau, le Trait d’Union, fidèle à sa mission, dresse un portrait non exhaustif des beautés hydriques qui nous entourent. Un fjord grandiose et fragile à la fois, des lacs et rivières imprégnés dans nos veines, l’histoire d’un territoire qui se découvre en voiture d’eau, un Bas-Saguenay qui sait si bien s’entourer des terres protégées de deux Parcs nationaux.

Cette richesse encore sauvage qui compose notre habitat s’accompagne aussi d’une grande responsabilité, celle de la préservation. Se sentir tout petit au milieu d’un fjord aux falaises de cathédrale inspire le respect et l’humilité, face à tout ce grandiose inexpliqué, avoir la belle impression d’être dans les mains du destin nous fait réaliser à quel point tout est lié, que c’est ensemble qu’on prendra le chemin des solutions.

Quand en trois semaines de confinement seulement, de telles améliorations peuvent être observées, imaginez ce que deviendrait notre avenir si l’on s’engageait collectivement à devenir de meilleurs colocataires. Si avec les autres espèces vivant sur la Terre, on signait un contrat à long terme de respect mutuel, si quelques semaines par année au moins, on pouvait stopper la machine infernale du progrès !

En découvrant au fil des pages de ce numéro les trésors qui font la beauté du Bas-Saguenay, souhaitons que l’envie vous prenne d’être de ceux qui protègent ce qu’ils aiment !